Edmond Jabès - Un fragmento de 'El libro de las semejanzas'


Un fragmento de Edmond Jabès.

Edmond Jabès

Ningún cerco tiene sentido en el desierto; en el vacío ningún pensamiento, ningún libro que sea cerco de todo pensamiento.
Hablar del libro del desierto es también ridículo como hablar del libro de la nada. Y, sin embargo, es sobre esta nada que he edificado mis libros.
De arena, de arena, de arena hasta el inifinito.
Si existe un libro de la muerte, no puede tratarse de la muerte hecha palabras –como enfundada en un traje– Oh libro dos veces sacrificado.
Es en las lindes no-fijadas del espíritu, en esa frontera devastada pero infranqueable, que la semejanza ve evidenciada su potencia.

Aquí, se agota el lenguaje.

Edmond Jabès (Le livre des ressemblences)
Traducción de Carlos Ciro

Edmond Jabès (Fotografía por Arruro Patten)



Original: 
Aucune clôture n'a de sens dans le désert, dans le vide aucune pensée, aucun livre qui est clôture de toute pensé. // Parler du livre du désert est aussi ridicule que de parler du livre du rien. Et pourtant, c'est sur ce rien que j'ai édifié mes livres. // Du sable, du sable, du sable à l'infini. // S'il y a un livre de la mort, il ne peut s'agir que de la mort mise en mots - comme on met à sac, ô deux fois sacrifiée du livre. // C'est à ces limites infixées de l'esprit, à cette frontière dévastée, mais infranchissable, que la ressemblance voit sa puissance dénoncée. // // Ici, s'éteint le langage.




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