Vrai nom - Yves Bonnefoy - Verdadero nombre
VRAI NOM
Je nommerai désert ce château que tu fus,
Nuit cette voix, absence ton visage,
Et quand tu tomberas dans la terre stérile
Je nommerai néant l’éclair qui t’a porté.
Mourir est un pays que tu aimais. Je viens
Mais éternellement par tes sombres chemins.
Je détruis ton désir, ta forme, ta mémoire,
Je suis ton ennemi qui n’aura de pitié.
Je te nommerai guerre et je prendrai
Sur toi les libertés de la guerre et j’aurai
Dans mes mains ton visage obscur et traversé,
Dans mon cœur ce pays qu’illumine l’orage.
Yves Bonnefoy, Du mouvement et de l’immobilité de Douve
VERDADERO NOMBRE
Daré el nombre de yermo al castillo que fuiste,
noche a esa voz, a tu figura ausencia,
y cuando caigas en la tierra estéril
daré el nombre de nada al rayo que te trajo.
Morir es un país que tú amabas. Yo vengo,
mas vengo eternamente por tus sendas sombrías.
Destruyo tu deseo, tu forma, tu memoria,
soy tu enemigo y no me apiadaré.
Guerra te llamaré y me tomaré contigo
las libertades de la guerra y yo tendré
en mis manos tu rostro oscuro y penetrado
y ese país que alumbra la tormenta en mi pecho.
Yves Bonnefoy (Del movimiento y la inmovilidad de Douve. Madrid. Visor. 1978. Traducción de Carlos Piera)
Je nommerai désert ce château que tu fus,
Nuit cette voix, absence ton visage,
Et quand tu tomberas dans la terre stérile
Je nommerai néant l’éclair qui t’a porté.
Mourir est un pays que tu aimais. Je viens
Mais éternellement par tes sombres chemins.
Je détruis ton désir, ta forme, ta mémoire,
Je suis ton ennemi qui n’aura de pitié.
Je te nommerai guerre et je prendrai
Sur toi les libertés de la guerre et j’aurai
Dans mes mains ton visage obscur et traversé,
Dans mon cœur ce pays qu’illumine l’orage.
Yves Bonnefoy, Du mouvement et de l’immobilité de Douve
VERDADERO NOMBRE
Daré el nombre de yermo al castillo que fuiste,
noche a esa voz, a tu figura ausencia,
y cuando caigas en la tierra estéril
daré el nombre de nada al rayo que te trajo.
Morir es un país que tú amabas. Yo vengo,
mas vengo eternamente por tus sendas sombrías.
Destruyo tu deseo, tu forma, tu memoria,
soy tu enemigo y no me apiadaré.
Guerra te llamaré y me tomaré contigo
las libertades de la guerra y yo tendré
en mis manos tu rostro oscuro y penetrado
y ese país que alumbra la tormenta en mi pecho.
Yves Bonnefoy (Del movimiento y la inmovilidad de Douve. Madrid. Visor. 1978. Traducción de Carlos Piera)
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